Voiture 2025 : quel modèle ne pourra plus rouler ?

7 juin 2025

Un vieux moteur qui se tait n’évoque plus la nostalgie, mais l’exclusion. D’un coup de règle, la France s’apprête à biffer des milliers de voitures, renvoyant les anciennes gloires mécaniques dans l’ombre des parkings. Ce n’est pas la panne qui immobilise aujourd’hui, c’est la législation qui serre la vis. Les modèles autrefois adulés se retrouvent désormais persona non grata sur l’asphalte urbain.

Bientôt, stationner en centre-ville relèvera du privilège réservé aux moteurs propres. La question taraude les conducteurs : qui verra sa voiture reléguée au rang d’interdite ? Entre attachement aux souvenirs, frustration palpable et nécessité de s’adapter, l’horizon des automobilistes se redessine, contrôle technique après contrôle technique.

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2025, l’année du grand tournant pour les voitures en France

La loi Climat et Résilience couplée au décret n°2024-1084 redistribuent radicalement les cartes de la mobilité routière. Dès le 1er janvier 2025, une nouvelle vague de restrictions s’abattra sur les véhicules les plus anciens. Toutes les agglomérations dépassant 150 000 habitants interdiront la circulation des voitures classées Crit’Air 3 au sein des ZFE (zones à faibles émissions). Un coup de massue qui s’ajoute à l’exclusion déjà actée des Crit’Air 4 depuis 2024 et des Crit’Air 5 depuis 2023.

  • Crit’Air 3 : diesel mis en circulation entre 2006 et 2010, essence de 1997 à 2005.
  • Crit’Air 4 : diesel de 2001 à 2005, essence de 1997 à 2000.
  • Crit’Air 5 : diesel antérieur à 2001.

Ce basculement généralisé des ZFE répond à l’objectif de réduire la pollution atmosphérique et de préserver la santé des citadins. Les particules fines et le dioxyde d’azote, véritables poisons de l’air urbain, sont visés en priorité. Sous l’impulsion des directives européennes et nationales, les collectivités intensifient la transition. Désormais, la norme Euro 7 s’imposera à tous les véhicules neufs à essence dès 2025, resserrant encore l’étau sur les émissions.

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Le retrait progressif des modèles polluants s’accompagne de la disparition de la prime à la conversion pour les véhicules Crit’Air 3 : seuls les acquéreurs de véhicules propres profiteront encore d’un coup de pouce financier. Cette mutation, dictée par la réglementation, bouleverse le quotidien de nombreux ménages et professionnels tributaires de leur véhicule d’un autre temps.

Quels modèles seront réellement interdits de circulation ?

Les restrictions de 2025 ne frappent pas tous les véhicules anciens à l’aveugle. La sélection s’opère via la vignette Crit’Air, qui classe chaque voiture selon son niveau d’émissions polluantes. Dès le 1er janvier, les véhicules arborant la pastille Crit’Air 3 n’auront plus droit de cité dans les ZFE des grandes agglomérations. Ils rejoindront les Crit’Air 4 et 5, déjà bannis depuis respectivement 2024 et 2023.

  • Crit’Air 3 : diesels de 2006 à 2010, essences de 1997 à 2005, deux-roues motorisés de 2004 à 2006.
  • Crit’Air 4 : diesels de 2001 à 2005, essences de 1997 à 2000 (déjà exclus depuis 2024).
  • Crit’Air 5 : diesels antérieurs à 2001 (hors-jeu depuis 2023).

Dans des villes comme Paris, Lyon, Grenoble ou Montpellier, les propriétaires de ces véhicules devront se résoudre à laisser leur voiture au garage, sous peine de recevoir une amende immédiate : 68 euros pour une voiture légère, 135 euros pour un poids lourd. Quant aux véhicules non classés, souvent les plus anciens, ils sont déjà rayés de la carte urbaine.

Le Crit’Air 2 — diesels de 2011 à 2014 et essences postérieures à 2006 — bénéficie encore d’un sursis, mais la fenêtre se rétrécit. Pour l’instant, seuls les véhicules étiquetés Crit’Air 0, 1 et 2 circulent sans entrave, jusqu’à la prochaine vague de restrictions. Les modèles électriques et hybrides rechargeables (Crit’Air 0 ou 1) restent, eux, les seuls véritables intouchables dans ces zones surveillées.

Zones à faibles émissions : où et comment les restrictions s’appliquent-elles ?

Les zones à faibles émissions (ZFE) sont devenues l’arme principale pour lutter contre la pollution urbaine. Leur périmètre s’étend désormais à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants, sous la houlette de la loi Climat et Résilience. Paris, Lyon, Grenoble, Montpellier, mais aussi Strasbourg, Bordeaux, Marseille, Toulouse, Nice, Toulon ou Rouen appliquent déjà ces mesures, avec une harmonisation progressive des calendriers par l’État.

Dans l’enceinte des ZFE, la circulation des Crit’Air 3 sera interdite dès le 1er janvier 2025. Les Crit’Air 4 et 5 ne sont déjà plus les bienvenus. Les contrevenants écoperont d’une amende forfaitaire : 68 euros pour les véhicules légers, 135 euros pour bus et poids lourds. Sur le territoire des métropoles concernées, la règle s’applique sans exception, sauf pour quelques situations bien précises.

  • Dérogations : usage « petit rouleur » (52 jours/an), horaires atypiques (professionnels de nuit, 21h-6h), ou en attente de livraison d’un véhicule propre (6 mois de tolérance).
  • Exemptions : véhicules de collection (plus de 30 ans, immatriculation spécifique), titulaires de la carte mobilité inclusion-stationnement, véhicules d’associations de sécurité civile.

La gestion des dérogations revient aux collectivités locales, via des plateformes comme Toodego à Lyon. L’objectif n’est pas de sanctionner l’usage occasionnel ou socialement nécessaire, mais de cibler le flux régulier des véhicules les plus polluants, responsables d’une grande partie des émissions de particules fines et de dioxyde d’azote.

voiture électrique

Des alternatives concrètes pour les automobilistes concernés

L’éviction progressive des Crit’Air 3 des centres urbains force les propriétaires à trancher : remplacer, adapter ou revoir leur façon de se déplacer. Plusieurs pistes s’offrent à ceux qui se retrouvent au pied du mur.

Les aides financières changent de visage. La prime à la conversion nationale disparaît pour les Crit’Air 3, mais le bonus écologique subsiste pour l’acquisition d’un véhicule électrique ou d’un hybride rechargeable. Les grandes villes déploient aussi des aides locales, cumulables pour certains, réservées aux résidents ou aux professionnels, avec un accent mis sur les solutions zéro émission et les foyers modestes.

  • Un véhicule électrique donne accès à un bonus qui peut grimper jusqu’à plusieurs milliers d’euros.
  • Les Crit’Air 1 et 2 gardent (temporairement) le droit de circuler dans les ZFE.

Pour ceux qui ne veulent pas — ou ne peuvent pas — investir dans un véhicule neuf, d’autres options émergent : le covoiturage et l’autopartage gagnent en popularité, propulsés par l’urgence climatique et les nouvelles politiques urbaines. Les transports en commun se renforcent, ouvrant la voie à une mobilité plus souple et complémentaire. Les plateformes de conseil mobilité orientent chacun vers la solution la plus adaptée à sa situation, qu’elle soit sociale, professionnelle ou géographique.

Les mobilités douces — vélo, trottinette, marche — complètent le tableau pour les trajets courts, alors que l’usage du véhicule polluant se limite à des cas exceptionnels. L’heure est venue de repenser la mobilité, sous peine de voir sa liberté se rétrécir et la valeur de sa voiture s’évaporer sur le marché de l’occasion.

L’asphalte citadin se transforme sous nos yeux : demain, le paysage automobile se dessinera sans les silhouettes familières d’hier. Reste à savoir qui prendra le virage et qui restera sur le bord de la route.

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